Historique

- L'Epée : pendule géante à vendre.

Suite et fin de la liquidation de l'Epée avec la vente aux enchères des stocks les 27 et 28 novembre à Montbéliard. La marque a été vendue l'été dernier à une entreprise londonienne. 147 pendules de la marque l'Epée, 200 Hour Lavigne et 1000 pendulettes Jaccard et... une pendule dite de cheminée de deux mètres de haut, pesant une tonne. Le stock de l'ancienne manufacture de Sainte-Suzanne sera mis en vente en novembre prochain. Le clou de la vente sera bien sûr la fameuse pendule géante dévoilée en 1994 au Carrousel du Louvre par Gérard Longuet, alors ministre de l'industrie et du commerce extérieur. Avant d'entamer une tournée en Europe, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis. Un pari fou né sur le coin d'une table de bistrot. Le défi a été relevé : la réalisation d'un régulateur géant. 2 800 heures de travail dont 350 de bureau d'études, la collaboration de treize sociétés sous-traitantes pour le façonnage des pièces. Le mécanisme avec tous ses rouages pèse à lui seul 120 kilos, le balancier à mercure 14 kilos. Soit exactement le poids du régulateur « corinthien » qui a servi de modèle. Mais contrairement aux grandes pendules comme le Big Ben ou autres horloges géantes qui ornent les clochers, ce produit faisait appel aux techniques de précision. On disait alors que les Suisses en pâliraient de jalousie.
LAITON MASSIF.
La pendule a été réalisée en laiton massif poli et en verre trempé biseauté : les chapiteaux des colonnes sont en bronze plaqué-or. Deux exemplaires du chef-d'oeuvre ont vu le jour. L'un a été mis à prix à 600 000 francs suisses et l'autre est resté dans les collections de l'entreprise. La pendule géante a fait entrer l'Epée dans le livre Guiness des records. Un coup de pub qui fut à l'époque payante. L'entreprise qui venait de connaître des difficultés, pensait remettre les pendules à l'heure. Avec ce régulateur géant, elle invitait le public à regarder d'un oeil neuf les pendules d'officier qui avaient fait les grandes heures de la marque. L'Epée, fleuron de l'horlogerie française et innovant chaque année avec de nouveaux modèles, complexes et raffinés. MODÈLES.
Les amoureux de la marque pourront en retrouver quelques uns. Dont La Corniche, le modèle qui a eu la plus grande faveur du public avec la forme particulière du haut du boîtier. La Vénitienne avec phases de la Lune, un des plus prestigieux. Ou encore l'Ovale avec ses formes elliptiques dont l'éclat est rehaussé par des glaces bombées et biseautées... Les 27 et 28 novembre prochains, ce sera l'épilogue de la saga l'Epée, trois ans après la liquidation judiciaire. La marque a été rachetée par une manufacture londonienne à 400 000 F. Jaccard est désormais allemande. Seule, Hour Lavigne a trouvé un acheteur français. Sainte-Suzanne doit maintenant tourner la page de 160 ans au rythme du tic-tac l'Epée. Il est aujourd'hui question de la création d'un écomusée autour de la prestigieuse marque.


Source L'Alsace Presse Patricia Louis

- A coups de hache contre L’Epée et l’emploi

Les forces de police ont brutalement évacué, hier matin, les salariés de L’Epée qui occupaient l’entreprise pour défendre leur emploi. Vive émotion et manifestations dans le pays de Montbéliard.

La hache est-elle devenue l’outil de « travail » favori des forces de police ? Après l’évacuation des sans-papiers de l’église Saint-Bernard à Paris, un escadron de gendarmes mobiles a chassé, hier matin, les ouvrières qui, pour défendre leur emploi, occupaient depuis cinq mois l’usine L’Epée à Sainte-Suzanne dans le Doubs. Peu après 6 heures du matin, les gendarmes ont pénétré dans l’entreprise après avoir fracassé à la hache une fenêtre du bureau d’études situé au premier étage et différents mobiliers. « Vous n’avez pas honte de faire ça à des femmes qui défendent leur emploi », leur a crié en pleurant Noëlle Grimme, déléguée CGT. Des élus locaux, des militants syndicaux CGT de Peugeot alertés étaient présents dans l’usine au moment de l’intervention. Les salariées sont sorties, les mains sur la tête « comme des malfaiteurs », avant d’être embarqués dans des fourgons et transférées dans les gendarmeries voisines pour vérification d’identité et interrogatoire. Un peu plus tard, des déménageurs protégés par un cordon policier ont emporté du matériel. « C’est honteux », a commenté un voisin à la retraite, « on démonte ici pour aller reconstruire en Pologne ou ailleurs ».
L’Epée, 64 salariés, spécialisée dans la fabrication de pendulettes de prestige, souvent utilisées comme cadeaux offerts par la présidence de la République, était en liquidation judiciaire. L’expulsion avait été ordonnée le 11 septembre par le juge des référés, à la demande du liquidateur judiciaire, Me Marie-Claude Guyon, pour permettre la vente aux enchères de l’entreprise. Promesse non tenue - encore une - de Jacques Chirac qui avait promis, lors d’une visite au printemps dans le pays de Montbéliard, qu’il userait de son autorité pour assurer la pérennité de L’Epée.

Le combat.de la dignité

Le maire RPR de Sainte-Suzanne, Pierre Maury, présent dans l’usine au moment de l’évacuation, a déploré vivement « le recours à la force ». Serge Paganelli, maire d’Audincourt, a déclaré dans un communiqué au nom de la CAP (Convention pour une alternative progressiste), « il faut gagner le combat de la dignité contre les requins qui s’obstinent de manière absurde dans une voie que chacun sait sans issue ». Christian Pillot, secrétaire de la fédération communiste du Doubs, devait condamner fermement l’intervention : « Décidément, ce qui caractérise ce gouvernement c’est l’arrogance, l’incapacité à traiter les questions par la voie de la négociation et d’être toujours sourd à l’opinion publique. » La Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT constate « que, une fois de plus, les promesses sont aux antipodes des actes et font la démonstration du fossé grandissant entre le peuple et le gouvernement ». Après la manifestation qui s’est déroulée hier soir dans les rues de Montbéliard, un nouveau défilé est prévu, samedi prochain, pour la défense de l’emploi dans cette région particulièrement sinistrée.

A.R. Source: L'Humanité du 18 septembre 1996


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